[Petit déjeuner thématique] La gestion de la donnée en entreprise

[Petit déjeuner thématique] La gestion de la donnée en entreprise

04.05.2022

David Brechet, Clément Fayard et Grégoire Tiberghien, membres de l’équipe managériale de Meotec à Lyon ont organisé un petit déjeuner sur le thème de la gestion de la donnée en entreprise. Ils ont réuni des managers financiers pour partager les points de vue et les retours d’expérience sur le pilotage de l’ensemble des données que génèrent les organisations.

En effet, chaque entreprise collecte et accumule de nombreuses données internes et externes. Nous sommes convaincus du potentiel important que nous pourrions retirer d’une gestion efficace de l’ensemble des données. Mais pour autant, de nombreuses questions demeurent :

Quelles problématiques rencontrées face à la donnée ?
Quelles sont les best practices outils, processus et compétences ?
Comment s’assurer de la qualité et de la pertinence des données exploitées ?

 

Des problématiques communes aux organisations
Les différents responsables financiers ont partagé un certain nombre de constats communs au sein de leur organisation. Le premier d’entre eux repose sur l’hétérogénéité des niveaux de pratiques selon les différentes strates hiérarchiques dans l’organisation et les pays où les filiales de leur entreprise sont implantées. Etienne Causse en charge de la transformation financière au sein du groupe Seb souligne la difficulté de définir des règles et référentiel communs car les équipes en local comprennent souvent différemment la définition des process. Il existe en effet, souvent un contraste culturel fort selon les pays où l’entreprise est implantée. Les utilisations de SAP peuvent notamment diverger.

La sensibilité des dirigeants à cet enjeu est déterminante. En effet, la direction ne comprend pas toujours l’importance du master data. Elle a souvent du mal à percevoir la nécessité d’allouer du temps et des ressources sur le sujet pouvant parfois considérer que seul l’acquisition d’un ERP est suffisante. Les managers financiers se retrouvent donc confrontés à une véritable problématique de charge de travail. Guillaume Gravier, directeur du contrôle financier de Babolat relève que la maintenance de l’outil ne passionne pas les équipes et qu’il est difficile de trouver des personnes motivées pour en assurer le bon fonctionnement.

Enfin, les groupes internationaux doivent souvent consolider une masse considérable de données avec des clients très hétérogènes à l’échelle du groupe et des activités totalement différentes. Ce paramètre vient d’autant plus complexifier leur consolidation et leur exploitation.

Allouer des ressources
Rendre homogène la donnée en amont est un pré requis indispensable. Il est nécessaire d’assurer l’intégrité des données recueillies sur l’ensemble des entités mondiales des organisations. Pour ce faire, il semble essentiel d’allouer plus de ressources humaines et financières. Karine Castel, Manufacturing & Supply Chain Controlling Director chez bioMérieux met en avant l’importance de déployer une équipe master data dédiée et rattachée au DAF. Définir des codes articles précis et communs est primordial pour Stéphanie Pinheiro, Directeur Financier BU Europe South de chez Nexans.

Pour cela, la direction de l’entreprise doit être motrice dans cette démarche afin de permettre aux managers financiers de disposer d’outils plus adaptés et d’équipes garantissant leur bonne utilisation et assurant leur maintenance.

Créer de la valeur ajoutée
Exploiter toute la donnée disponible offre de nombreuses opportunités pour les organisations : trouver des leviers pour agir plus efficacement, créer de la valeur qu’on veut vendre au client, générer une meilleure allocation des ressources, être plus pertinent dans les analyses, avoir un meilleur niveau de granularité notamment dans ce contexte de hausse de prix de matières premières.

Une gestion optimisée de la donnée permet une meilleure connaissance du business, des coûts et représente donc une aide à la décision maximisée pour la direction.

Le reporting extra financier : enjeu croissant
Face aux nouvelles obligations liées à la responsabilité sociale des entreprises, les organisations ont l’obligation d’avoir la visibilité la plus exacte possible de leur impact social et environnemental. Stéphanie Pinheiro affirme que la fonction financière est confrontée à un vrai changement de paradigme.

En effet, les données extra financières prennent une importance croissante dans les différents reportings des entreprises, et ce pour plusieurs raisons. La législation devient de plus en plus exigeante quant au reporting extra financier. Elle exige des entreprises cotées qu’elles pilotent et publient avec exactitude un grand nombre d’indicateurs. De plus, les parties prenantes des organisations accordent de plus en plus d’importance à la performance des organisations face à ces nouveaux enjeux. D’une part, les salariés ont envie de faire évoluer leur entreprise vers un engagement sociétal plus fort. D’autre part, les clients ont de plus en plus d’attentes sur le suivi de ces données extra financières et la performance de leurs fournisseurs sur ces aspects.

Enfin, ces données extra financières représentent une vraie opportunité pour Karine Castel. Elles vont venir créer de la valeur, permettront une meilleure allocation des ressources et contribueront ainsi à orienter plus efficacement les nouveaux investissements et projets de R&D.

De nouvelles questions d’organisation vont se poser entre la fonction RSE naissante en entreprise et la fonction financière.

 

Présents
Stéphanie PINHEIRO – NEXANS : Directeur Financier BU Europe South
Karine CASTEL – BIOMERIEUX : Manufacturing & Supply Chain Controlling Director
Fabienne SCHNEIDER – PRO ARMATURE : Responsable Controle de gestion
Ghislain DEMORY – PROSOL (Grand Frais) : Responsable du contrôle de gestion industriel BU Marée
Guillaume GRAVIER – BABOLAT : Directeur du Contrôle Financier
Etienne CAUSSE – Groupe SEB : Head of Technology / Finance Transformation
Guillaume BLANC – Groupe CARREFOUR : Responsable Contrôle de gestion